La nutraceutique de demain sera-t-elle durable ?

La durabilité est un prérequis sur le marché de l’alimentation au global. La nutraceutique n’y échappe donc pas et doit aussi répondre à ces exigences du marché. Heureusement, les acteurs ne manquent pas d’idée pour rendre la nutraceutique durable.

Pourquoi la nutraceutique durable est-elle une nécessité ?

L’offre de compléments alimentaires est de plus en plus vaste et les consommateurs ont désormais la possibilité de faire un choix. Parmi tous les critères qui peuvent alors être fixés, la nutraceutique durable s’impose. En effet, 78 % des consommateurs jugent important le caractère naturel du produit[1]. A découvrir dans notre support de conférence Natexpo, les facteurs clés du succès d’un complément alimentaire en 2023 s’articulent ainsi autour de la notion environnementale. Dans un contexte de changement climatique, l’interconnexion entre le climat et la nutrition n’est plus à prouver et la durabilité dans tous les aspects de notre alimentation est indispensable.

Entre demande et nécessité, la nutraceutique durable est fortement attendue. Comment répondre à cet enjeu ?

Le sourcing des ingrédients, clé de la nutraceutique durable

• L’agroécologie s’applique aussi à la nutraceutique

L’agroécologie est une manière de concevoir des systèmes de production s’appuyant sur les fonctionnalités naturelles des écosystèmes. L’objectif est de diminuer les pressions environnementales, d’utiliser au maximum les ressources naturelles et de maintenir les capacités de renouvellement[2]. Permaculture, agriculture biologique, biodynamique, ou encore, régénératrice en sont des exemples aujourd’hui développés. L’agroécologie peut notamment intéresser la nutraceutique en lui permettant de cultiver durablement  les ingrédients utilisés.

L’Outre-Atlantique offre déjà quelques exemples de nutraceutique durable qui se plonge dans l’agroécologie. C’est le cas de New Chapter qui va au-delà de la classique agriculture biologique en choisissant des ingrédients issus de l’agriculture régénératrice.

• Localité et transparence

Le transport représentant aujourd’hui 31 % des émissions carbone de la chaîne alimentaire[3], la question de la localisation est au cœur des discussions que ce soit pour la culture des ingrédients ou pour la transformation jusqu’au produit fini. Les ingrédients et sites de fabrication locaux sont privilégiés. La nutraceutique durable fait aussi le choix de la transparence : les packs affichent fièrement des provenances qui tendent de plus en plus du général « France » à des précisions régionales. Suivant cette démarche, ODEN propose des gélules beauté « vraiment françaises » dont la culture et la transformation sont réalisées dans le Berry.

• Ingrédients sauvages ou cultivés ?

La récolte d’ingrédients sauvages est très répandue en nutraceutique : elle représente 60 à 90 % des espèces de plantes médicinales et aromatiques commercialisées[4]. Cependant, sauvage ne rime pas systématiquement avec durabilité. Une différence qu’il est important de distinguer et que nous avons détaillée lors de la conférence Natexpo avec l’exemple de la certification FairWild.

Face aux ingrédients sauvages, les ingrédients cultivés ont aussi des avantages. Ils permettent un meilleur respect du biotope, un meilleur contrôle des conditions de culture et in fine, un contrôle plus simple de la composition en principes actifs. Côté fournisseurs d’ingrédients, la culture leur offre l’opportunité de développer un savoir-faire spécifique. C’est le cas d’Herbarom qui, en se concentrant sur trois plantes de spécialité, a su améliorer ses connaissances déjà solides sur l’extraction végétale,  et peut aussi établir des contrats durables et des liens étroits avec ceux qui cultivent.

• L’upclycling repense le sourcing

C’est une augmentation impressionnante : entre 2016 et 2021, le lancement de produits avec des ingrédients upcyclés affichait un CAGR de +122 %[5]. La nutraceutique durable peut ici aussi s’appuyer sur une certification. Aux US et au Canada, Upcycled Food Association certifie des ingrédients qui contiennent au moins 95 % de substances upcyclées. Elle est pour l’instant apposée sur pas moins de 300 produits finis et 160 ingrédients !

D’autres leviers d’action

• L’évolution des méthodes de production

Rendre la nutraceutique durable implique de faire évoluer les méthodes de production. Prenons l’exemple des oméga-3 qui font partie des ingrédients les plus consommés en France¹. Leurs méthodes de production reposent aujourd’hui sur le poisson et le krill. Cependant, dans un contexte de hausse des températures due au changement climatique, le niveau naturel des acides gras baisse dans les océans et d’autres méthodes de production doivent ainsi être trouvées. Bonne nouvelle : elles existent ! Cultures transgéniques, fermentation de précision, culture cellulaire ou culture de micro-algues en sont des exemples prometteurs.

• Des packagings plus durables

La recherche de durabilité concerne aussi les packagings. Rechargeable, biodégradable, plus facilement recyclable sont tous des termes qui caractérisent les nouveaux emballages de la nutraceutique durable.

Et pour aller encore plus loin, pourquoi ne pas choisir une livraison durable pour transporter ces beaux packagings ? Avec Hipli, il est, par exemple, possible de réutiliser des colis.

Une nutraceutique durable qui n’attend qu’à être valorisée

Ainsi, la nutraceutique durable existe déjà en partie et est en plein développement. Il est désormais tant d’en parler davantage ! Pour que la durabilité ait un impact auprès des consommateurs, il est indispensable de la valoriser. Les labels sont un vecteur d’information à privilégier. En effet, 94 % des consommateurs déclarent que la présence d’un label sur un complément alimentaire incite à choisir ce produit¹. Cependant, ils restent à utiliser avec parcimonie pour ne pas faire basculer l’information dans la surinformation.

Plutôt que d’accumuler les labels, d’autres outils valorisant la nutraceutique durable sont à envisager comme le « Green Impact Index » de Pierre Fabre qui prend en compte l’écoconception de l’emballage et de la formule, l’impact de la fabrication et du transport, les certifications et les programmes d’engagement sociétal.

Au-delà de la demande et du besoin, les exemples présentés ont prouvé que les moyens nécessaires pour rendre la nutraceutique durable existent. Les conditions sont donc réunies : la nutraceutique de demain sera durable !

Pour découvrir plus d’exemples précurseurs à suivre dans les années qui viennent, téléchargez le support de notre conférence à Natexpo. 

[1] Qu’est-ce que l’agroécologie, Ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire, 22/04/2013

[2] Harris Interactive & Synadiet, Baromètre 2023 de la consommation des compléments alimentaires en France

[3] ADEME, L’empreinte énergétique et carbone de l’alimentation en France, 2019

[4] Schindler, C., Heral, E., Drinkwater, E., Timoshyna, A., Muir, G., Walter, S., Leaman, D.J. and Schippmann, U. 2022. Wild check – Assessing risks and opportunities of trade in wild plant ingredients. Rome, FAO. https://doi.org/10.4060/ cb9267en

[5] Innova Market Insights. “Shared Planet” leads Innova Market Insights’ Top Ten Trends for 2022